Kagurabachi : Avis tomes 1 à 3

D’abord moqué pour son apparence générique, Kagurabachi est aujourd’hui une des nouvelles œuvres les plus prometteuses du Weekly Shonen Jump. J’ai récemment commencé la lecture de ce manga édité par Kana en France, et bien que la lecture des deux premiers tomes ait été lente par manque de motivation, le tome trois a su me faire changer d’avis et je suis maintenant impatient de connaitre la suite.

Découverte, hype, et attente

Lancé le 18 septembre 2023 dans le Weekly Shonen Jump au Japon, Kagurabachi a réussi à gagner sa place comme l’un des shonen phare du magazine, non pas en se démarquant du reste, mais en insistant sur les codes existants du “Shonen”. Loin d’être parfait, l’œuvre reste une référence pour les fans de mangas d’action qui cherchent quelque chose de nouveau à se mettre sous la dent.

Pour commencer, voici un résumé tiré du site de Kana pour le tome 1 :

“Aspirant forgeron, Chihiro travaille chaque jour aux côtés de son père. De nature taciturne, il est tout l’opposé de son paternel, un homme qui a toujours le mot pour rire. Ils avaient tout pour vivre heureux… jusqu’à cette terrible tragédie.
Désormais, leur belle relation est tachée de sang, et leur bonheur est à jamais perdu. Consumé par la haine, Chihiro est aujourd’hui animé par une détermination sans faille…”

Mon avis sur le manga est très contrasté, j’espère pouvoir vous transmettre mes pensées ici.

Démarrage : Tome 1 et 2, enjeux immédiats

Premier constat quand on commence sa lecture, Kagurabachi ne perd pas de temps. Avec la popularité actuelle des mangas et la forte concurrence pour rester dans les pages du Shonen Jump, Hokazono Takeru semble conscient de la nécessité de capter rapidement l’attention des lecteurs du célèbre magazine.

On commence très rapidement avec des combats, des noms de pouvoirs, des noms d’organisations. Une mythologie est installée autour du père de Chihiro et des katanas légendaires qu’il a forgés. La quantité d’informations est tout de suite très dense, et, mélangée à des combats sans répit, rend la digestion de ces deux premiers tomes quelque peu difficile.

S’ajoute à tout cela un premier arc narratif autour de Char, petite fille aux capacités de régénération bluffantes, cible de mafias voulant exploiter sa capacité spéciale à des fins peu nobles. J’ai bien compris l’enjeu, le coté tragique de la vie de Char m’a bien touché, mais je suis resté perplexe quant aux motivations personnelles de l’antagoniste de l’arc.

Les combats, bien que souvent dynamiques, souffrent parfois d’un manque de lisibilité et de chorégraphie claire, surtout si on les compare à des références du genre (je suis peut-être trop habitué aux scènes d’action de Sakamoto Days). On ne peut cependant pas nier la beauté des planches, un des points forts du manga.

Comme évoqué en introduction, ce mélange de qualités et de défauts ne m’a pas réellement convaincu au départ, et sans la sortie récente du tome 3, je n’aurai sûrement pas donné mon avis dessus.

L’action et les personnages

Pour le moment, les personnages secondaires, alliés comme ennemis, peinent à sortir du lot. Ils sont oubliables et ne rendent pas forcément les scènes meilleures. Shiba fait toutefois exception : son duo avec Chihiro fonctionne plûtot bien et permet d’apporter une dimension comique qui dynamise l’œuvre en dehors des scènes d’action.

Chihiro, de son côté, est très peu expressif. Il incarne la détermination dans sa forme la plus pure. Quand Chihiro a un objectif, il fonce droit vers celui-ci, concentré et méthodique. On peut lui reprocher un léger manque de communication qui nuit parfois à la clarté de certaines situations – lors de moments clés, ses intentions restent floues et cela a eu pour effet de me perdre à plusieurs reprises. Toutefois, le grand point positif du personnage est son “esprit Shonen”, rempli de détermination, il enchaine les objectifs tout en donnant lieu à des scènes de combat épiques. Chihiro combat avec intelligence, exploitant les capacités de son katana légendaire de manière stratégique et prend le temps d’analyser les capacités de ses adversaires pour prendre les bonnes décisions.

Ce que j’apprécie particulièrement dans Kagurabachi, est la façon dont Hokazono présente la progression de ses personnages. Chihiro, comme ses adversaires, n’est pas surpuissant, sa montée en puissance ne se traduit pas par une simple augmentation de ses capacités ou techniques, mais par une meilleure compréhension de ses propres pouvoirs. La compréhension qu’a le personnage de son katana légendaire définit essentiellement sa puissance, et cette compréhension vient en grande partie de l’experience acquise en combat.

Le manga possède de bonnes bases pour créer une mythologie riche et profonde, mais, pour le moment on ne peut toutefois pas créer de hiérarchie entre les pouvoirs et on ne sait pas si le manga se dirige vers des combats d’affinités (à la Jojo) ou des combats de techniques et de puissance. Pour l’instant, j’ai l’impression que le récit mélange habilement ces deux approches, et le résultat se révèle convaincant.

Tome 3 : la surprise

Bien que les tomes 1 et 2 paraissaient génériques, le tome 3, avec le nouvel arc narratif de vente aux enchères d’un katana légendaire, a réussi à relancer mon intéret. Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec l’arc de Yorkshire City dans Hunter X Hunter, même si la comparaison s’arrete à la mise en enchère d’un produit convoité dans une vente réservée aux elites du monde.

Le manga délaisse temporairement le registre dramatique pour attirer le lecteur avec la promesse de rencontres épiques : les personnages les plus puissants de l’univers semblent sur le point d’entrer en scène, tandis qu’un nouvel enjeu se dessine autour d’un des fameux katanas légendaires. C’est également l’occasion de découvrir de nouvelles factions, et d’introduire des personnages inédits, renforçant ainsi la richesse de l’univers.

Le développement apporté par ce type d’arc est comparable aux légendaires arcs “tournois” que l’on voit beaucoup dans les Shonen. Mon excitation et mon appréciation de l’œuvre augmente à chaque chapitre de ce nouveau tome, rendant l’attente du tome 4 d’autant plus difficile.

L’un des points forts de ce troisième tome est qu’il est plus lent et mieux construit. L’antagoniste principal se révèle plus intéressant que le précédent, avec des motivations encore inconnues et un pouvoir mystérieux qui pose un véritable défi pour nos héros.

Par ailleurs, le personnage de Chihiro gagne en nuances. Ce calme, qui pouvait sembler déroutant au départ, laisse apparaître une personnalité réfléchie et stratégique. Les mises en scène sont mieux réussies ici et on comprend que Chihiro essaye toujours d’avoir une longueur d’avance sur ses adversaires.

Voilà mon ressenti sur ces 3 premiers tomes, qu’en avec vous pensé ? On se revoit à la sortie du tome 4 !

Précédent
Précédent

Shangri-la Frontier : retour sur l’anime et le manga - Mon avis

Suivant
Suivant

Clevatess : Mon avis sur l’anime à voir de l’été 2025