Isekai Shokudou (Restaurant to Another World) : Mon Isekai parfait

Vous êtes peut-être déjà passé devant un petit restaurant qui ne paye pas de mine. Façade discrète, quelques clients à peine visibles derrière la vitre. Une hésitation vous saisit : faut-il tenter l’aventure ? Et puis vous franchissez la porte. Soudain, un monde nouveau s’ouvre à vous : les arômes, les saveurs, l’ambiance – un voyage culinaire vous attend. Cette découverte devient inoubliable, gravée à jamais dans votre esprit.

Isekai Shokudou, c’est la personnification parfaite de ce sentiment. À chaque épisode, il nous rappelle cet instant de magie. Il suffit d’ouvrir la porte du restaurant Nekoya pour découvrir un plat, mais surtout partager ce moment avec des personnalités attachantes. Franchir cette porte, c’est vivre un voyage transformateur – et c’est l’essence même de cette œuvre : relier l’ordinaire de notre monde à l’extraordinaire du leur, un repas à la fois.

Un restaurant aux clients très particuliers

Tenu par le “chef”, Nekoya semble être un restaurant banal dans un quartier administratif de Tokyo. L’enseigne se présente comme occidentale mais la carte propose surtout une cuisine du monde entier, revisitée avec une touche japonaise. Rien de bien intéressant vous me direz.  Le samedi, pourtant, Nekoya est officiellement fermé, sauf pour des clients vraiment spéciaux.

Chaque samedi, la porte de Nekoya s’ouvre sur un autre monde, où vivent des êtres dignes des plus grands récits fantastiques : Nains, Elfes, Démons, Fées, Hommes-animaux, et j’en passe. Dans leur monde, la porte vers Nekoya apparaît par elle même dans les zones denses en mana, souvent à l’écart des lieux habités. Certains la découvrent lors de leurs aventures, dans une cave, une forêt dense ou au sommet d’une montagne. Pour entrer à Nekoya il faut le mériter, et quoi de mieux que la fatigue et la faim pour assaisonner un plat.

C’est ainsi que la clientèle de Nekoya réunit un samouraï légendaire, le plus grand mage d’un royaume, l’un des six dragons mythiques ou encore des nains en quête d’alcool. Un casting haut en couleur, avec des personnalités variées, qui adorent la cuisine du chef au point d’en faire leur rituel secret et leur rendez-vous hebdomadaire : il serait dommage de semer la discorde dans ce lieu unique qui rassemble aussi bien des figures illustres que de simples aventuriers.

Un roman, deux mangas et un anime

La popularité au Japon de Isekai Shokudou (Restaurant to another world) est indéniable. D’abord publié sous forme de roman-léger (Light-Novel) par l’auteur Inuzuka Junpei, l’œuvre originale a eu le droit à deux mangas, dont un déjà terminé et un deuxième, plus récent, toujours en court. L’anime a eu droit à deux saisons : la première en 2017 par Silver Link, la seconde en 2021 par le studio OLM.

Personnellement, c’est par hasard que j’ai découvert l’anime en 2017. Ayant vraiment apprécié le propos je me suis intéressé au roman-léger publié en anglais et ensuite aux mangas. Toutes les adaptations restent assez fidèle à l’original et chacune permet d’apprécier l’œuvre un peu différemment.

Si vous ne savez pas par où commencer, je vous conseille de découvrir l’anime. Ses deux saisons couvrent environ 4 à 5 tomes du roman et profitent d’un excellent casting ainsi que de musiques sublimes (j’adore le thème principal), qui rehaussent l’œuvre originale.

Des bons plats à la table de bons personnages

Isekai Shokudou est assez simple dans sa construction : Uun personnage de l’autre monde découvre la porte vers Nekoya, apprend le concept du “restaurant vers un autre monde”, commande un plat… et finit conquis, avant de devenir habitué. Chaque client reçoit un surnom : le nom de son plat préféré. Vous pourrez ainsi voir Katsudon débattre avec Poulet Frit pour désigner le meilleur plat du restaurant ! Ce surnom, en plus de faciliter l’identification d’un large casting, crée une ambiance chaleureuse et resserre les liens entre chaque convive et le Nekoya.

Restaurant to Another World séduit par deux aspects : la nourriture alléchante que le chef propose à ses clients et les personnages que l’on découvre et développe au fil des épisodes. Je vous conseille fortement de regarder l’anime après avoir mangé. Avec la diversité des plats que propose le restaurant, il y en aura forcément quelques uns qui vous donneront faim !

Ce qui me fascine dans cet anime, c’est le respect universel que tous témoignent envers la cuisine du Chef. Dès le premier épisode, on apprend qu’un client régulier n’est autre que le dragon légendaire “Red”. Par respect pour la nourriture du restaurant et pour pouvoir continuer à en profiter, ce dragon s’est proposée de protéger le restaurant (et ne passe qu’après que tous les clients soient partis pour ne pas les apeurer). L’écart entre la puissance d’un dragon pouvant raser la planète et un simple ragoût de bœuf ne fait que renforcer l’importance de la nourriture sur les relations entre les personnes et crée une certaine alchimie dans l’anime.

Réflexion personnelle

En tant qu'isekai, Isekai Shokudou remplit parfaitement sa mission : nous faire découvrir un nouveau monde. Mais contrairement aux isekai conventionnels qui misent sur les systèmes de pouvoirs ou des mécaniques de jeux vidéos, celui-ci prend un chemin radicalement plus simple. Au lieu d’une immersion dans des mécaniques de gains de niveaux ou des combats épique, il nous présente des personnalités, des rencontres humaines — ou presque — où des créatures qui se feraient la guerre dans leurs royaumes d’origines se retrouvent unies autour d'une même table, d'un même plat.

Une chose qui me touche et qui rajoute une dimension supplémentaire aux relations entre les personnages c’est la façon avec laquelle ces histoires évoluent aussi en dehors du restaurant. Les histoires sont entrelacés et on se rend compte que le partage d’un plat à Nekoya permet à deux royaumes de se rapprocher ou à un des personnages principaux de trouver du travail ! Ces petites anecdotes chaleureuses rajoutent de la profondeur au propos de l’œuvre, et donnent une crédibilité aux interactions à Nekoya.

Mon appréciation d’Isekai Shokudou passe aussi par une dimension émotionnelle. Je ne cache pas être ému par la simplicité avec laquelle un bon plat au restaurant Nekoya peut transformer une relation de conflit entre deux personnages en une amitié nouvelle. Les barrières tombent à Nekoya, et voir les personnages s’ouvrir, et même être sauvé, est touchant. Les deux serveuses incarnent également cette bienveillance : malgré leur statut, elles partagent la même place auprès du Chef.

Conclusion

Certains trouveront mon avis inutilement poussé et subjectif pour ce qui semble être “juste” un anime sur un restaurant(et qui plus est, un Isekai). Mais c’est précisément la richesse de ce hobby : parfois, une série qui ne paye pas de mine à première vue devient votre coup de cœur personnel, celui qui vous marque différemment et qui vous touchera alors que vous ne vous y attendiez pas.

Isekai Shokudou en est la preuve vivante. C’est un anime tranquille, sans spectaculaire, juste des plats, des personnages et la joie de vivre. Et c’est surement ça qui résonne beaucoup chez moi.

Et vous, avez-vous déjà eu un coup de cœur pour un anime discret, passé sous les radars des tendances actuelles ? N’hésitez pas à partager vos impressions en commentaire.

Isekai Shokudou est disponible en streaming sur Crunchyroll

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