Shoushimin series - Fin : Avis

La saison 2 de Shoushimin Series touche à sa fin et devient un parfait exemple de pourquoi il est important de considérer une œuvre dans sa globalité avant de la juger.

Contrairement à la saison 1, où l’on avait des arcs narratifs courts — presque épisodiques — cette saison 2 de l’animé consiste en deux grosses parties, permettant de développer des mystères encore plus profonds et mettant en scène plus de personnages.

Attention, les chapitres suivants vont divulguer l’intrigue principale des deux saisons de l’animé.

L’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs

Après la rupture de leur relation visiblement toxique, à la fin de la première saison, ce deuxième acte de l’animé présente nos deux protagonistes aux côtés de nouveaux partenaires, une façon de montrer qu’ils ont tourné la page et retrouvé quelqu’un qui leur correspond mieux.

Il semblait alors nécessaire, pour Osanai et Kobato, de rompre leur dépendance l’un envers l’autre et d’apprendre à occulter leurs désirs personnels, désirs qui se rapprochaient de la sociopathie. C’est en tout cas ce que nous laissait penser le début de cette saison.

Mais, au lieu de cette évolution attendue, on se retrouve face à un Kobato qui sourit en découvrant qu’il se fait tromper, tandis qu’Osanai considère sa relation avec Urino comme celle d’une maîtresse et son chien — se réjouissant de manipuler ce dernier pendant tout le premier arc narratif.

Tout cela nous mène à une conclusion simple et unique, Kobato et Osanai ne sont pas fait pour être ensemble, il ne peuvent être qu’ensemble.

L’arc du pyromane

Durant tout cet arc, nos deux héros sont séparés et mènent leur enquête séparément, jonglant entre vie de couple et résolution de mystère.

J’ai vraiment apprécié cet arc, un peu comme une continuation de l’arc du kidnapping de la fin de la saison 1. C’est à partir de là que nous avons un aperçu du comportement de nos protagonistes avec des personnes hors de leur cercle restreint. La découverte du côté sadique, rancunier, presque psychopathique d’Osanai contredit encore plus son côté mignon. Je trouve cette dissonance entre personnalité et apparence très intéressante, surtout que, grâce à l’écriture de Yonezawa, ceci n’apparait pas comme un simple trait de caractère caricaturé afin de différencier le personnage. Chacune de ses actions depuis la saison 1 est ancrée dans sa personnalité et des indices sont présents depuis le tout premier épisode de l’animé. Osanai est pour moi le lead féminin le mieux écrit et présenté de ces dernières années.

Kobato est quant à lui présenté avec une nonchalance à toute épreuve. Le garçon n’est animé que par une seule chose, la résolution de mystère. Je n’ai pas les mots pour vous décrire ma réaction quand je l’ai vu accepter sans sourciller que Tokiko le trompait. Il a même continué sa relation avec elle jusqu’à ce que ce soit elle qui le lui annonce, annonce qu’elle lui a fait avec un profond dégoût. En effet Tokiko prend du plaisir à tromper et observer la réaction de ses ex petits amis. La non réaction de Kobato joue comme un rôle de leçon, une vengeance non voulue, que Tokiko a bien du mal à comprendre. Chaque sourire de Kobato avec Tokiko était forcé, sauf à un seul et unique moment : quand il cherchait à résoudre un mystère au restaurant. Ce gars me fascine.

Sans parler de l’intrigue, la résolution du mystère du pyromane, la conclusion de cet arc narratif ne fait que renforcer le postulat initial, Kobato et Osanai ne sont pas capables d’avoir des relations normales avec des gens normaux. Leur souhait, titre même de l’œuvre, “How to become Ordinary”, n’est ici pas une affirmation, mais plutôt une interrogation qui n’a pas de réponse, en tout cas pas dans cette fin.

L’arc de l’hôpital

Chef d’œuvre de la narration, cet arc rassemble tout ce qui fait la force de Shoushimin et le sublime pour nous donner une fin (autant pour l’anime que pour le roman) inattendue mais presque évidente.

Le parallèle avec l’accident au collège nous permet d’enfin avoir la vérité sur la première rencontre de notre couple. Et cela commence sans surprise avec une enquête, Osanai par vengeance et Kobato par curiosité.

Pour la première fois, Kobato et Osanai se retrouvent face à une affaire sur laquelle ils n’ont pas le contrôle, nos jeunes détectives sont impuissants face aux événements et ne trouvent pas d’indices fiable. S’ajoute à ça le sabotage de sa guérison à l’hopital, couplé à une incapacité pour Osanai de rencontrer Kobato.

Cependant, malgré leurs échecs, cet arc narratif permet de plonger plus en détail dans la subtilité du personnage d’Osanai. Elle qui n’était motivée que par les sucreries et sa vengeance, passe beaucoup de temps à élaborer des stratagèmes pour aider Kobato. Son passage quotidien à l’hopital lui permet également de laisser des indices à Kobato sur ce qui se trame réellement derrière ce huis clos troublant. Peu à peu des sentiments, peut être d’amour, deviennent visibles et leur relation prend alors une toute autre dimension.

S’ajoute à tout cela des révélations et surtout un revirement de situation à la fin qui nous laisse sans voix face aux indices qui étaient là depuis le début, la flagrance des évidences couplé à l’incapacité de nos deux héros d’arriver à une conclusion rapide montre à quel point ils sont dépendant l’un de l’autre.

Et par dessus tout, le plus surprenant de tout cela, bien qu’anodin en réalité, est le sourire authentique de Kobato face au parfait qu’il s’imagine manger une fois sortie de l’hôpital.

Avis final

Regarder Shoushimin, c’est comme comprendre que le voyage n’est pas juste la destination, que des vacances peuvent se savourer dans la quiétude. Lapin Track ne pouvait franchement pas faire mieux pour cette adaptation, la qualité de production est bluffante du premier épisode jusqu’au dernier. L’effet cinéma avec les barres noires couplé à la bande-son rendent chaque instant, chaque image unique et interessante. Un mystère, un indice ou une métaphore se cache derrière chaque dessin soigneusement choisi par le studio.

C’est pour moi l’un des meilleurs animé de mystère, avec une saison 2 qui sublime l’œuvre et permet de nous satisfaire de cette fin qui pourrait donner lieu à une suite. Je serais ravi d’avoir une suite, mais le roman ne continue pas après ce dernier arc narratif.  De toute façon, une suite n’est pas indispensable : la fin est parfaite, avec aucune leçon supplémentaire à transmettre.

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